Médiation animale

La médiation avec l’animal : un outil pour développer la confiance en soi permettant ainsi l’enfant à dépasser les situations handicapantes.

Ainsi l’enfant mettra en avant ses capacités et développera des techniques de compensation.

En lien avec les nouvelles directives de l’éducation inclusive, l’AEB-Inclusion souhaite promouvoir ces actions tant dans le champ éducatif que social, en s’appuyant sur la classification Internationale du Fonctionnement du handicap et de la santé (CIF OMS 2002) qui combine deux modèles existants le médical et le social. Le CIF définit alors le handicap à l’intersection de la personne et de l’environnement.

L’association AEB-Inclusion inscrit ses missions dans le champ de la loi du 11 février 2005, « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes Handicapées ». Cette loi donne un droit d’accessibilité et de compensation.

Pourquoi la médiation animale ?

La médiation animale également appelée zoothérapie est apparue au XVIIIe siècle grâce à l’anglais William Truke ; forcé de constater les conditions de vie des malades mentaux dans un asile de la ville d’York en Angleterre, il utilise des animaux pour réduire le désordre mental des malades lors des entretiens journaliers.

Dans le même temps au sein de l’hôpital Bicêtre, on retrouve Philippe Pinel qui prend en compte la part intacte de la raison du malade. D’autre part Freud rend compte de l’avantage que l’on peut tirer de la relation entre l’enfant et l’animal. Ce sont les apports de Boris Levinson sur le rôle social que joue l’animal envers l’homme qui détermine la pratique de la zoothérapie.

Il est pédopsychiatre lors d’un entretien avec un enfant la présence de son chien brise le silence, alors que d’ordinaire il refuse tout contact.

Aujourd’hui les études qui suivent une méthodologie digne d’analyses scientifiques sont encore rare. Du fait d’utiliser le terme zoo « thérapie » il existe des controverses sur la position du professionnel accompagnateur entre son statut de soignant ou de non soignant, c’est pourquoi il convient d’utiliser le terme de « médiation animal » qui est associée à une intentionnalité, celle d’associer l’animal à un projet professionnel et/ou une compétence spécifique qu’elle soit éducative, social, thérapeutique ou encore de recherche.

L’animal permet une interaction avec le patient que le professionnel accompagnant analyse.

Cette médiation est un complément aux thérapies traditionnelles et s’étend aux questions concernant l’éducation, les rapports sociaux, la délinquance… Elle est proposée et utilisée lorsqu’un individu souffre de troubles physiques, psychiques ou encore de comportement. D’un point de vue éducatif elle peut être proposée aux élèves porteurs de handicaps tel que la dyslexie, la dyspraxie…

Quel animal et quel rôle a t-il ?

Depuis toujours l’homme établit une relation avec le monde animal qui s’est rapidement développé pour des activités utilitaires, par exemple pour les travaux des champs, pour la chasse, on connaît également le chien de montagne et le rôle qu’il joue pour les personnes à mobilité réduite.

L’animal encourage la bonne humeur, transmet de l’affection, de l’attachement. Il est un stimulateur en aidant à la prise d’indépendance, l’enfant découvre son environnement grâce à lui, il lui permet aussi de se valoriser et de canaliser ses émotions.

La médiation avec l’animal sera un outil pour développer la confiance en soi permettant ainsi l’enfant à dépasser les situations handicapantes. Ainsi l’enfant mettra en avant ses capacités et développera des techniques de compensation.

La médiation avec l’animal peut s’exercer avec le chien, le chat, le cheval mais aussi le furet, le cochon d’inde, le lapin, le perroquet, l’âne et bien plus encore.

La médiation animale pour qui ?

Ce projet est proposé pour les enfants ayant des troubles neurodéveloppementaux et plus spécifiquement les troubles Dys – TDA/H et TSA.

Les trouble dys- en bref

Les troubles dys- résulte d’un (ou plusieurs) dysfonctionnement cérébral. Ils affectent une ou plusieurs fonctions cognitives.

Le DSM-V les réunissent dans la catégorie des troubles neurodéveloppementaux.

Il s’agit d’une perturbation, un dysfonctionnement du développement du cerveau. Cela signifie qu’il existe une anomalie développementale en excluant la possibilité d’une lésion cérébrale et d’un trouble sensoriel.

Ces troubles sont spécifiques, car il affecte avec un domaine en particulier, un contexte précis ou la déficience intellectuelle est écarté.

Le TDA-H en bref

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité est également classé dans les troubles neurodéveloppementaux décrit par le DSM-V.

Il s’agit d’un trouble des fonctions exécutives.

Il s’agit ici aussi d’un dysfonctionnement cérébral dû à une perturbation développementale du cerveau.

 Le TSA en bref

Le DSM-V caractérise les Troubles du Spectre de l’Autisme selon deux catégories de symptômes cliniques : les troubles de la communication sociale ainsi que les comportements restreints et répétitifs.

Les enfants ayant de troubles neurodéveloppementaux sont en double tâches en permanence. L’automatisation des notions de bases ne s’est pas faite ou se fait dans un temps plus long par rapport à la classe d’âge.

Ces enfants fournissent un effort inconsidérable, de fait ils travaillent plus que les autres souvent pour des résultats moins bon. Leur confiance en soi, leur estime de soi est en baisse.  Ils font face à des échecs réguliers ce qui peut provoquer un découragement allant jusqu’au décrochage scolaire voir une phobie scolaire.

Mise en oeuvre du projet

Partenariat ferme de La Bastide des Jourdans

L’exploitation agricole existante a été créé en 2009 par Barbara Raymond et son mari à La Bastide des Jourdans (Vaucluse). La principale activité est l’élevage de brebis laitière avec transformation fromagère.   Mais depuis 10 ans celle-ci a été diversifiée et agrandie compte aujourd’hui, un troupeau de vaches, de cochons, de chevaux et pleins de petits animaux de la ferme…Il existe donc plusieurs pôles de travail au sein même de la ferme (Soins des animaux dans le bâtiment et en en parc extérieur, traite des brebis, fromagerie…).

Barbara Raymond est éducatrice spécialisée, diplômée de l’institut Méditerranéen de formation depuis 2007. En parallèle de son expérience de 7 ans en Maison d’enfants à caractère social, elle a continué a participé avec son mari au développement de la ferme.

La mixité et l’association de ces deux passions professionnelles a engendré dans un premier temps la volonté de faire découvrir leur quotidien et de permettre à des enfants de découvrir, redécouvrir, comprendre la nature et sensibiliser au monde agricole. Barbara Raymond a pu, à travers des visites scolaires entre autres, observer les prémices des bienfaits de ce support pédagogique. La relation avec animal pouvant être naturellement sécurisante grâce à sa chaleur, sa respiration, favorisant une communication non verbale, par le regard et le toucher et donnant lieu à une expression naturelle du plaisir. C’est ainsi, que même en grand groupe avec des enfants ne présentant aucun trouble, les effets des animaux ont permis à Barbara Raymond de faire un bilan de l’efficacité relationnelle enfant/animal. De part, sa spécialisation professionnelle, la notion de médiation animale dans le cadre de la prise en charge d’enfants porteurs de troubles ou de handicap, est apparue. Développement de la médiation animale a vu le jour.

Cliquez sur l'image pour accéder au site web de La Bastide des Jourdans (84)

Objectif du projet de médiation animale

L’objectif de ce projet est de développer cette méthode de travail qui favorise les liens naturels et bienfaisants entre les humains et les animaux, et qui s’applique à toutes les activités impliquant l’utilisation d’un animal auprès de personnes à des fins préventives, thérapeutiques ou récréatives

Le projet d’accueil sur la ferme de ce projet est de permettre à des enfants de sortir du contexte institutionnel et de rencontrer les animaux autrement. En effet, le changement de cadre peut mettre en avant des réactions plus « spontanées ». Ils pourront par ce biais vivre des séances différentes et côtoyer des animaux qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de voir (poneys, chèvres, âne etc. …).

Barbara Raymond souhaite aménager un espace rassurant, afin que les enfants puissent passer un moment agréable dans un lieu attractif et adapté à leur situation. Elle souhaite créer un espace structurant basé sur la notion de bien-être, un lieu innovant, cela dans l’esprit d’une atmosphère chaleureuse.

L’idée de créer ce lieu est aussi née de l’envie de permettre à des personnes qui ne peuvent être accueillies en établissements spécialisés, de leur offrir la possibilité de sortir de leur contexte familial et bénéficier d’un accompagnement individuel à travers des séances de médiation animale. Cet espace sera également un lieu d’écoute pour les familles et les aidants.

Le but de ce projet étant :

  • De contribuer au développement d’un « mieux être » des enfants atteints de troubles ou de handicaps afin de favoriser leur autonomie et bien être au sein d’un environnement en pleine nature
  • Constituer des petits groupes avec chaque enfant ou faire de la prise en charge individuelle avec des objectifs définis.

Ce projet vise à accompagner les enfants ayants des troubles neurodéveloppementaux.

L‘accompagnement par l’animal est une ressource riche pour développer des compétences sociales et personnelles.

La confiance en soi, l’estime de soi et le relationnel sont autant de points clés pour favoriser les apprentissages scolaires des enfants en difficultés.

Afin que chaque enfant puisse mettre en avant son potentiel, ses qualités en trouvant les moyens nécessaires de compenser leurs difficultés, l’AEB-Inclusion en partenariat avec Mme Barbara Raymond mettrons tout en œuvre pour construire des projets individualisés.

Modalité financière

Une demande de subvention est déposée à l’Agence Régionale de Santé-ARS pour financer les prises en charge des enfants.

Nous effectuons à ce jour des demandes de préinscription pour évaluer les demandes et les besoins. En fonction de celles-ci, nous étudierons les charges financières que la prise en charge reviendra aux familles en fonction de l’accord de subvention de l’ARS.

Nous estimons un coût maximal de 20% de la totalité du montant de la prise en charge par famille. Aussi nous étudierons, les dossiers et les situations socio-économiques afin de favoriser l’accès à la prise en charge aux familles en difficultés.